"Des maux de mai, des émaux de mails, Et des mots sans trop de oui mais... Comment faire le tri De ce qui nous appauvrit Et ce qui nous enrichit ? Comment garder les saveurs de la Vie Sans se prendre pour des sauveurs de nos nuits ? Période sombre que nous traversons, Ou révélations de nos propres ombres, Couleurs ou noir et blanc de nos générations Et de celles qui nous ont précédé ? Et pour nos enfants, Qu'allons nous donc leur laisser Dont ils seront très fiers de pouvoir hériter ? En scrutant les images qui défilent, En regardant les armées qui se défient, En découvrant des rangées d'hommes en blancs Et des individus traqués à la file, Dirigés on ne sait où, Parce que d'autres semblent diriger la folie du monde, Difficile de penser que nous allons vers le meilleur... Alors comment inverser ces cauchemars tant médiatisés ? S'isoler ? Se couper de tout ce qui nous rend inquiets ? Lorsque le monde à ce point semble perdre pied, Je me raccroche à mes souvenirs de gamin en liberté. Ce matin, le mot qui me vient est celui de "négatif", Cette phase de révélations D'une pellicule photographique Que l'on apprenait à laisser poser, Dans un petit cabinet sombre Où les fenêtres et l'accès à la lumière du jour Etaient occultées Afin de permettre la transformation du cliché. Au collège nous y avions même consacré Des horaires programmés sous forme d'atelier. Comme j'aime me replonger dans ces expériences du passé Où le temps nous enseignait Que sur lui aussi nous devions apprendre à compter, En faire un très précieux allié... Et qui sait peut-être un jour pour le conter. Et puis venait la joie De laisser les nouvelles photos sécher, Leur permettre de reprendre couleurs Et devenir les reflets De scènes à immortaliser Parce que c'étaient elles qui nous comblaient. Comme les seuls souvenirs gravés De merveilleuses vacances d'été Et autres fêtes de familles bien célébrées. Alors si en ces temps tellement particuliers, Le négatif vient encore nous perturber A longueur de journée, Que diriez-vous de l'enfermer A double-tour Dans un virtuel petit cabinet bien isolé, Et laisser au temps le temps de le transformer, Afin de nous révéler d'autres beautés du Monde Que nous risquerions d'oublier, Sans leur laisser toutes les chances à nouveau d'exister. C'est vrai...ces pensées font un peu clichés... Mais je préfère ce mot à celui de clasher."